La reformulation

La reformulation est un outil de communication puissant.

La reformulation permet de valider la compréhension de ce qu’exprime votre interlocuteur. Pour vous mais aussi pour lui. Elle permet de s’assurer auprès de lui que vous avez bien compris ce qu’il exprime, son message, ses paroles.

La reformulation est une vraie preuve d’écoute, et de l’attention que vous portez à votre interlocuteur. Si vous êtes capable de reformuler ce qui vient d’être dit, c’est que vous êtes présent à la conversation.

Nous aimons être écoutés, entendus. Ainsi nous avons la sensation d’exister, et cette sensation nous sécurise, nous met en confiance et nous incite à poursuivre notre démarche conversationnelle.

Chez certaines personnes, parler c’est se dévoiler. Pour d’autres, parler est une sorte d’épreuve. Le mot est fort mais adapté pour de nombreux cas. Si ces personnes ont l’impression de ne pas être écoutées, vous les conforter dans l’idée qu’elles feraient mieux de se taire.

Quand on pratique la reformulation, il est parfois justifié de modifier légèrement ce qui a été dit. De changer les mots.

Comme le dit Emmanuel Winter, un hypnotiseur et formateur en hypnose et PNL que j’admire, quand on change les mots, on change les idées. Cette phrase me plaît beaucoup, et je me sers de cette notion dans ma pratique de l’hypnose.

Si une personne vous dit qu’elle en a « marre d’être dépressive et qu’elle a peur de perdre son compagnon à cause de ça », vous pouvez reformuler en modifiant le mot « dépressive » pour en atténuer l’impact émotionnel.

Ce mot « dépressive » est obligatoirement associé à des émotions négatives, ou sentiments désagréables. En le « transformant » on peut en atténuer l’impact.

Exemple de reformulation en modifiant les mots, pour changer les idées :

- Oui, je comprends… tu as des « hauts et des bas » et tu as peur de perdre Marc. Et est-ce que c’est dans ses habitudes de quitter quelqu’un pour cette raison ?

On a transformé « dépressive » en « hauts et des bas », tout en reformulant le reste de la phrase.

Exemples de reformulations :

Un interlocuteur vous dit : « Je ne sais pas si tu imagines à quel point mes vacances étaient bonnes ! »

Vous pouvez répondre : « C’est vrai ? Elles étaient si bonnes ? »

C’est une reformulation-question. La personne va en profiter pour entrer dans les détails.

Une reformulation sur le ton d’une question incite toujours l’interlocuteur à développer son idée.

Votre interlocuteur : Je ne comprends pas ce type !

Vous : Tu ne comprends pas ce type ?

Votre interlocuteur : Non, il est constamment sur mon dos alors que je fais mon travail comme il faut. C’est énervant.

Vous : Il est constamment sur ton dos, je comprends que tu n’en puisses plus. Qu’est-ce que tu entends par « constamment sur mon dos » ?

Votre interlocuteur : Il cherche la petite bête. L’autre jour, j’ai mal fermé un tiroir, il m’en a fait une montagne.

Vous : Il t’en a fait une montagne pour un tiroir mal fermé ? D’accord. Et qu’entends-tu par montagne ?

Votre interlocuteur : Il a hurlé.

Vous : Il a hurlé ?

Votre interlocuteur : Oui, comme un dingue. Soit disant, c’est une incitation au vol d’informations confidentielles que de laisser un tiroir ouvert.

Vous : Une incitation au vol d’informations confidentielles, d’accord. Peut-être que tu pourrais refaire monter l’information plus haut dans la hiérarchie ?

La reformulation de synthèse, aussi appelée reformulation de résumé est une des formes de reformulation la plus intéressante pour appuyer l’écoute et l’attention portée à l’interlocuteur.

Ça pourrait donner ceci :

« Ok, ce que tu me dis, et arrête-moi si je me trompe, c’est que ton supérieur cherche constamment la petite bête avec toi, va jusqu’à te hurler dessus pour des broutilles, comme le fait de mal fermer un tiroir. Il a peur qu’on te vole des informations confidentielles. C’est bien ça ? Est-ce que j’ai bien résumé ? »

C’est très efficace.