La communication non-verbale et l'expression non-verbale


La communication non-verbale

Les livres sur la communication non-verbale sont à la mode, et ils se vendent bien. Le lecteur a souvent l’intuition qu’il deviendra un détecteur de mensonges ambulant après la lecture de ces livres.

Sauf que la réalité est bien différente.

Déjà il faut regarder de plus près le contenu de ce type d’ouvrages. En général, citons Joseph Messinger par exemple, ces auteurs parlent d’une symbolique des gestes, pas d’une signification «possible» d’un geste ou d’un groupe de gestes dans une situation précise.

Lorsqu’on étudie la communication non-verbale de manière sérieuse, la première chose que l’on comprend c’est qu’il n’existe pas de signification universelles des gestes et des attitudes que nous produisons au quotidien.

L’exemple typique c’est « croiser les bras » qui signifierait universellement que le sujet qui croise les bras se ferme à la communication.

Dans la réalité, c’est plus complexe que cela.

N’avez-vous jamais croisé vos bras parce que c’est confortable ? N’avez-vous jamais croisé vos bras par ennui ? N’avez-vous jamais croisé vos bras sur le canapé, détendu ? N’avez-vous jamais croisé vos bras à cause du froid en attendant un bus, ou dans une file d’attente devant un supermarché en plein hiver ?

Bien-sûr que si.

Donc non, un geste n’a pas une signification universelle. Comme je l’ai écrit dans mon livre « Le comportement humain et la communication non-verbale » un geste, sorti de son contexte, ne peut être étudié ou interprété.

Les gestes s’étudient d’une façon spécifique, que nous appelons en « Cluster ». Une observation en cluster est une règle qui consiste à observer un ensemble de gestes plutôt qu’un seul et unique geste.

C’est quand une série de gestes semblent exprimer la même chose que nous pouvons « valider » notre interprétation.

Ce que nous recherchons dans une analyse de la gestuelle dans la communication (donc un contexte précis), c’est une dysharmonie, un déséquilibre entre le verbal et le non-verbal.

Ce que nous recherchons dans la mesure du possible c’est à veiller à ce que notre interlocuteur soit à l’aise. N’oublions pas que ce livre est fait pour vous permettre de communiquer dans de bonnes conditions, dans la bienveillance et le calme.

Nous ne voulons pas que notre interlocuteur soit dans l’inconfort, ou le reste.

C’est pourquoi nous allons juste devoir « capter » chez notre interlocuteur l’inconfort potentiel qu’il pourrait être en train de vivre, et l’en éloigner si c’est possible.

Lorsque nous communiquons avec une personne, elle a un comportement verbal (des mots / phrases…) et une communication non-verbale (des gestes, une attitude, une tonalité, un regard, des mimiques faciales, etc.)

Nous pouvons contrôler certaines de nos réactions comportementales, tandis que d’autres échappent entièrement à notre contrôle. Ce sont sur ces dernières que nous allons devoir porter notre attention.

Les réactions qui échappent à notre contrôle sont les réactions inconscientes produites par notre système limbique.

Je dis souvent que nos réactions limbique (induites par le cerveau limbique – cerveau des émotions) disent toujours la vérité. Et d’une certaine manière c’est vrai puisqu’on ne les contrôle pas.

Par réactions limbiques je veux dire les micro-expressions faciales, les réactions auto-apaisantes et auto-réconfortantes, les réactions de fermetures et de directions.

Nous allons nous arrêter sur ce groupe de réactions, et gardez à l’esprit qu’il n’y a rien de « symbolique » là-dedans. Ces réactions-là, comme les micro-expressions faciales ont été étudiées par la communauté scientifique, et nous les partageons avec les animaux (chiens, singes).

Les micro-expressions faciales sont passionnantes à étudier. Je vous conseille l’excellent livre de Paul Ekman. Ekman étant le grand spécialiste des émotions et plus spécifiquement des micro-expressions faciales.

Il est celui qui a découvert que nous avons tous en commun  (quelle que soit notre origine ethnique) 7 expressions faciales. Elles sont universelles et se manifestent, qu’on le veuille ou non, dans des situations similaires et sont activées par les mêmes muscles faciaux.

Les 7 expressions sont les suivantes : la joie, la tristesse, la peur, la colère, la surprise, le mépris et le dégoût.

Ce que nous appelons des gestes auto-réconfortants, ou auto-apaisants, ce sont des gestes que le cerveau « commande » pour s’apaiser, se réconforter. Ce sont les grattages de doigts ou de visages par exemple, ou les mains qui caressent l’arrière de la nuque.

Le cerveau limbique les « commande » (en passe littéralement la commande^^) pour rééquilibrer la balance confort-inconfort. Ces gestes apparaissent en temps réel et peuvent difficilement être contrôlables dans l’instant, car ils sont automatiques.

Ce sont des gestes réflexes. Ils ont pour but de ramener à un état de bien-être, de calmer la tension nerveuse qui a pu naître d’une situation stressante.

Nous avons des récepteurs à la surface de la peau. Le fait de les stimuler envoie un signal d’apaisement au cerveau.

Les doigts qui frottent la base du cou, ou qui se frictionnent entre eux sont aussi des gestes réflexes qui apaisent le cerveau.

Mais bien-sûr gardez en tête le contexte. Si la personne a par exemple une dermatite, elle pourra se gratter la nuque ou se frictionner les mains sans qu’il n’y est pour autant de malaise dû à la conversation.

Le contexte doit toujours être étudié avant la gestuelle. C’est un principe de base à toujours respecté.

S’il fait très froid alors que vous discutez avec une personne, ne prenez pas un croisement des bras pour une fermeture de la communication. Elle a peut-être juste froid.

En fait, dans une communication, vous allez uniquement vous attarder sur le confort ou le réconfort. Ici c’est tout ce qui nous intéresse.

Quand vous échangez avec un interlocuteur et que cet échange vous est agréable, votre cerveau se sent bien. Il « veut » bien demeurer dans cette situation.

Si en revanche vous commencez à vous sentir mal (MAIS en décidant de rester dans l’échange) votre cerveau a un besoin immédiat de retrouver le confort.

Pour lui, il faut fuir ! Votre cerveau est programmé pour fuir les situations inconfortables ! Que se passe-t-il alors ?

Si jamais vous vous trouvez dans cette situation, jetez un coup d’œil à vos jambes et à votre buste, et voyez ce qui se passe.

D’une manière générale, lorsque nous dialoguons avec quelqu’un, si le cerveau limbique ne se sent pas bien dans cette interaction, il aura tendance à faire pointer les pieds dans une direction qui nous est plus confortable.

Si le cerveau limbique n’est pas entièrement engagé dans la conversation ou si celle-ci lui apporte de l’inconfort, il va prévoir une « fuite » potentielle et positionner nos pieds en direction d’une sortie possible.

Observez vos interactions et vous verrez. Lorsque vous n’êtes pas à l’aise dans une interaction (qu’importe la raison) vos pieds se tourneront, contre votre contrôle, vers une direction plus agréable pour vous.

Dans une situation inconfortable le buste réagit à l’identique. Il se tourne (vous le tournez) dans une direction plus « favorable » pour vous.

Cela ne signifie pas nécessairement que cette personne est en désaccord avec vous. Peut-être doit-elle simplement aller chercher ses enfants à l’école ?

D’où l’importance du questionnement, que nous allons voir dans quelques pages.

Voilà les points importants à retenir pour le moment.

Il s’agit de bases, certes, mais de bases utiles, solides. Pour développer votre connaissance sur la communication non-verbale, dirigez-vous vers un livre scientifique plutôt que symbolique.


L’expression non-verbale

Communiquer passe aussi par le non-verbal, vous l’avez compris. Il est donc nécessaire d’y prêter attention sur votre interlocuteur, et  autant nécessaire d’y prendre attention sur vous.

Sachez quoi faire de votre corps !

Plus tard dans ce livre nous verrons les marquages analogiques, une notion essentielle en Pnl.

Apprenez à « tenir » votre corps. Ne le laissez pas s’affaisser, tenez-le droit. Devenez maître de toutes les parties visibles de votre corps, la tête, les bras, les mains, le buste, les jambes et les pieds.

Trouvez une position « type » que vous appliquerez toujours, en toutes circonstances. Elle sera votre base gestuelle pour les communications en position debout.

Elle sera la base depuis laquelle vous entamerez la synchronisation avec votre interlocuteur. La base depuis laquelle vous construirez votre rapport.

Il est très déstabilisant pour vous et pour votre interlocuteur de ne pas savoir quoi faire de ses mains. Sachez toujours où mettre vos mains, comme positionner votre tête, etc.

N’improvisez pas cette base gestuelle, étudiez-là à l’avance et entrainez-vous devant un miroir.

Il faut que votre interlocuteur ait l’impression que vous êtes vivant. Une personne droite, qui se « tient » devant vous, inspire la confiance, le calme et le bien-être. Sans surjouer, sentez-vous bien, respirez et laissez votre posture refléter votre état interne.

Entrainez-vous à respirer aussi devant un miroir. Apprenez à détendre votre visage et à éliminer vos tics.

Il faut bien comprendre que votre posture influencera la sienne dans une certaine mesure. Tout comme votre état interne. Lorsqu’on est face à une personne calme, sûre d’elle, on se calme. L’état interne de l’un influence celui de l’autre. Vous avez déjà dû le remarquer. Jouez avec cela, consciemment et volontairement. Très vite, ça deviendra naturel. De nombreuses études ont prouvé que la posture influence notre physiologie.

Souvent nous avons tendance à croire que c’est notre physiologie qui entraîne notre posture. C’est vrai. Mais pas toujours.

Faites semblant d’être triste, laissez descendre vos épaules et votre buste s’affaisser, plissez vos yeux et pensez à des choses tristes, et vous verrez.

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